Bonjour Christine Morel, après le magnifique concert que vous nous avez offert pour les fêtes de Noël, je souhaiterai revenir avec vous sur votre parcours musical. Pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?
Depuis toute jeune, j’ai toujours aimé la musique et diriger des chorales. J’ai pratiqué le piano comme beaucoup d’enfants, puis très vite je me suis intéressée au chant choral. A l’âge de 14 ans, je dirigeai ma première chorale, c’était dans ma paroisse de Brest à côté de l’école navale. C’est d’ailleurs au sein de cette formation que j’ai rencontré mon mari. Nous avons aujourd’hui 3 grands enfants qui comblent notre vie.
Il semble y avoir un style, une patte Christine Morel. On dit de vous que votre êtes une femme énergique, capable de transcender vos choristes.
A coté de la musique, j’ai très vite compris que ce qui me plaisait c’était l’enseignement : transmettre ma passion aux personnes qui aimaient le chant et la musique. Cela fait pratiquement 50 ans que je forme et dirige des chorales. Si je regarde dans le rétroviseur, à l’aune de ma vie professionnelle, je peux voir une quinzaine de groupes que j’ai formée et qui se produisent toujours aujourd’hui. Le dernier en date est System20+ que vous avez eu l’occasion d’entendre durant le concert donné à l’église Notre Dame d’Alfortville. Pour devenir cheffe de chœur, c’est un engagement important sur la durée, je dirais presque un sacerdoce. Comme disait Saint Augustin : « Chanter, c’est prier deux fois ». Quand on y regarde de près l’art choral n’a pas de religion. Que ce soit le chant, la psalmodie ou l’aide à la méditation, le chant nous porte au-delà de l’instant présent dans un univers onirique.
Durant votre dernier concert, vous avez interprété des œuvres contemporaines rarement entendues. Pourquoi ce choix ?
Il faut parfois savoir surprendre la personne qui vient vous écouter, lui faire découvrir des compositeurs ou des œuvres peu joués. C’est une volonté délibérée pour ne pas céder à la facilité de l’œuvre mille fois entendu. C’est un peu l’identité ou la carte de visite des groupes vocaux que je dirige. C’est aussi un long travail de recherche que je mène personnellement et particulièrement enthousiasment.
Comment transmettez-vous votre passion ?
Je travaille avec plusieurs groupes en tant que cheffe de chœur professionnelle, mais également en tant que cheffe d’orchestre comme le Brass Band de Fontainebleau. Jusqu’en 2019, je dirigeai le chœur national des jeunes, ainsi que le chœur mixte de l’université catholique de l’Ouest à Angers. Jusqu’en 2023, j’animai la filière voix pour enfants et adolescents au conservatoire Gabriel Fauré. Je suis actuellement professeur de direction de chœur. Dans ce cadre, j’invite très régulièrement de jeunes chefs à mes concerts pour leur permettre d’appliquer in vivo l’art de diriger. Je suis par ailleurs, très engagée dans le secteur associatif et également vice-présidente de l’Institut Français d’Art Choral (IFAC). De quoi combler ma vie